mardi 26 juillet 2016

La présentation du dossier


 Les candidats à l'épreuve facultative Arts Plastiques du Baccalauréat doivent présenter un dossier personnel en rapport avec la question de la présentation, relié à 3 oeuvres de référence. La présentation étant la question centrale, les élèves doivent être attentifs à tous les détails de présentation de leurs travaux, voici donc une liste d'erreurs à ne pas commettre...

 LES ERREURS LES PLUS FRÉQUENTES:
Les dessins ou les photos collées sur un grand format (format raisin: 50x65 cm) sont parfois
- mal collés : traces de colle ou de doigt (astuce: coller proprement avec une bombe de colle ou appuyer avec un chiffon propre ou lors du collage appuyer avec une autre feuille, propre, pour coller les coins)
- collés dans un ordre involontaire: lorsqu'il s'agit d'une suite d'images (ex: séquence photo), la LECTURE se fait DE GAUCHE à DROITE (et surtout pas l'inverse).
 De plus, ce sens de lecture induit un DÉROULEMENT DU TEMPS, et souvent une SÉQUENCE NARRATIVE (avec un début, un milieu et une fin).

- CONFUSIONS entre polyptyque, série, séquence et suite d'images.

Le polyptyque se présente comme un assemblage de plusieurs panneaux articulés, qui peuvent parfois s'ouvrir ou se fermer. Le ployptyque sert souvent à montrer plusieurs moments d'un récit et il a souvent un rôle symbolique. ex: Retable d'Issenheim (1512-1516) de GRÜNEWALD:















La série désigne la déclinaison d'une série d'oeuvres sur le même thème . La série a un objectif formel (étude la lumière, des ombres, de la couleur, etc.) et n'a pas d'intention narrative. Ex: les Cathédrales de Rouen (1892-94) de MONET:













La séquence est une suite d'images qui racontent une histoire. La séquence montre le déroulement d'une (ou plusieurs) action(s) et le passage du temps (plus ou moins rapide). L'espace vide entre deux images crée alors une ellipse spatiale (changement d'espace) ou temporelle (passage du temps). Ex: Mac ADAMS, The Mysteries (1973-1980).
















La suite d'images désigne un rapprochement d'images qui n'ont pas forcément de rapport entre elles, et qui n'ont, a priori- pas de lien. C'est leur rapprochement qui peut créer une interprétation symbolique, narrative, poétique, critique, ironique, etc. Ex: All about the blues de BlauBeerKuchen (source Deviantart
















REMARQUE: Lorsque des images sont juxtaposées pour former une suite, elles tendent à se transformer en séquence. Autrement dit, lorsque nous disposons des images les unes à la suite des autres, même si elles n'ont aucun lien narratif (si elles ne racontent pas d'histoire), leur rapprochement finit toujours par créer un sens dans l'esprit du spectateur.
Notons alors que le sens narratif d'une séquence, est plutôt monosémique (un seul sens: début, milieu et fin d'une action), alors que l'aspect non narratif d'une suite d'images est polysémique (il a plusieurs sens, plusieurs interprétations possibles).
C'est une dimension essentielle de la présentation d'une suite d'images, qui dérive de l'effet Koulechov (du nom d'un des premiers théoriciens du cinéma), qui décrit une caractéristique fondamentale du MONTAGE: à savoir qu'une image n'a de sens que par rapport à celle qui la précède, et celle qui la suit. Exemple (travaux d'élèves du collège J. Prévert, des Arcs-sur-Argens):















ATTENTION, lorsqu'un candidat présente des photos lors de l'épreuve du Bac, LES ERREURS LES PLUS FRÉQUENTES  sont les suivantes:

1/ Présenter des suites de photos sans respecter le sens de lecture usuel (on lit de la gauche vers la droite).

2/ Présenter des photos mal collées sur un support plus grand (ex: angles cornés, déchirés, avec des traces de colle sur le support, etc.).

3/ Présenter des photos de petit format (ex: 10x15 cm) désavantage beaucoup les candidats par rapport à ceux qui présentent des tirages de grand format (A4 ou A3). Même si les jurys du Bac sont attentifs à ce problème, la qualité des tirages de grand format valorise énormément les photos des élèves. Autrement dit, une photo de qualité moyenne, tirée en grand format, aura un meilleur effet esthétique (donc souvent mieux notée) qu'une photo plus intéressante tirée sur un petit format.
Cela risque d'entériner les inégalités sociales, car les tirages grand format sont beaucoup plus chers.
Petit conseil: si vous n'avez pas les moyens de vous offrir de grands tirages photo, présentez plutôt vos images sous forme de diaporama ou de montage vidéo.

4/ Présenter une séquence photo ( diaporama ou montage vidéo) sans faire de copie papier = erreur fatale.
Chaque candidat doit apporter son matériel personnel (ordinateur portable ou tablette) afin de présenter des séquences photos ou des vidéos. Chaque année, il y a des problèmes techniques (panne d'ordinateur, de batterie, fichier invalide, etc.) qui font que certains candidats ne peuvent pas présenter leur travail (photos ou vidéos). Pour éviter ce problème récurrent, les enseignants répètent inlassablement de faire des captures d'écrans et de les imprimer sur papier afin de pouvoir les présenter en cas de problème. Il est évident que les captures d'écran ne remplacent pas le visionnage d'une vidéo, mais elles permettent au moins de parler du travail réalisé. Le jury tient alors compte de la présentation des images et de l'oral du candidat (on voit très vite s'il sait de quoi il parle).

 PLUS GÉNÉRALEMENT -quelque soit le travail présenté (photo, vidéo, peinture, volume, etc.):


5/ PLAQUER UN DISCOURS SYMBOLIQUE ou pseudo-philosophique sur des images, sans lien avec leur présentation plastique.

C'est certainement L'ERREUR  LA PLUS FRÉQUENTE ET LA PLUS PÉNALISANTE.

Le jury interroge les candidats sur la présentation (voir l'article associé) , pas sur des interprétations symboliques ou littéraires:

Ex: "j'ai fait un fond rouge pour symboliser l'enfer"
Le jury interrogera alors le candidat sur les qualités plastiques de la couleur (intensité, empâtement, dilution, contraste, etc.) ou du geste pictural, pour faire comprendre au candidat le lien possible entre son idée et les qualités plastiques de sa réalisation. Par exemple, des traces de pinceau, produites par un geste rapide et ample, peuvent évoquer la violence ou la colère -mais pas nécessairement "l'enfer"- beaucoup plus sûrement que la simple couleur rouge.

 "j'ai dessiné un personnage de couleur bleu pour faire référence à Yves KLEIN"
La couleur bleue est utilisée de multiples façons depuis l'invention de la peinture (au néolithique). Il est donc erroné de croire que la couleur bleue permet de faire un lien avec un artiste comme Y. KLEIN, même s'il a fait breveter une couleur bleue à son nom (bleu YKB). D'autant plus que l'emploi de la couleur bleu ne rend pas nécessairement compte de la compréhension de la démarche de cet artiste - qui porte sur la dématérialisation de l'Art, la spiritualité, le rapport au marché de l'Art, la présentation de l'invisible, de l'énergie, etc.

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